Les entreprises saisonnières ne sont pas toutes identiques. Pour certaines, comme les clubs de cheerleading, une saison d'activités dure moins de 12 mois. Et qu'est-ce qui arrive à ces entreprises durant leur saison morte ? Elles se retrouvent avec des mois où elles ne prennent aucune nouvelle inscription et où leurs revenus sont par conséquent inférieurs à la moyenne ou même presque nuls. Ceci peut causer de graves problèmes aux propriétaires de petites entreprises qui ont tout de même des factures et des salaires à payer pendant ce temps.
Nous en avons discuté avec Cj Pugh, de Power Cheer Toronto (PCT), qui nous offre quelques conseils pour gérer un club de cheerleading prospère et, surtout, pour survivre pour survivre « à la saison morte» ou communément appelée Moneyless May dans le monde du cheerleading. Sous la direction de Cj Pugh, propriétaire et directeur de PCT, le club a connu une belle croissance et compte maintenant 480 athlètes de compétition et 600 familles. Homme d’affaires averti, Cj est demeuré fidèle à sa mission d’enseigner des leçons de vie par le cheerleading et à renforcer la confiance, l’estime de soi et l’éthique de travail de ses athlètes.
Moneyless May- C’est unique au monde du cheerleading CJ Pugh, propriétaire PCT
Qu’est-ce que le Moneyless May?
C’est unique au monde du cheerleading, explique Cj. Les inscriptions pour la saison de cheerleading commencent à la fin du mois de mai, alors que les compétitions locales se terminent début avril et les compétitions internationales (Championnat du monde de cheerleading et de dance) se terminent à la fin d’avril. On pourrait retrouver ce phénomène dans d’autres entreprises saisonnières, mais dans l’industrie du cheerleading, c’est tristement célèbre, alors on lui a donné un nom.
Quels peuvent être les effets du Moneyless May pour un club de cheerleading?
En principe, il ne se passe rien durant tout le mois de mai. Dans certains clubs de cheerleading, les abonnements durent seulement 11 mois, plutôt que 12. Ceci peut s’avérer être très dangereux, puisqu’ils perdent un mois de revenus. Certains clubs ne paient pas leurs employés pendant ce mois, mais ils ont quand même d’autres frais fixes à payer. N'oublions pas l’effet négatif que cela peut avoir sur le moral des employés. Nous avons l'impression de laisser tomber nos employés, de plus, nous avons la possibilité de perdre des clients, exprime Cj. Comme la saison est terminée, les athlètes et leurs parents peuvent décider de se tourner vers un autre club pour voir ce qu'il offre. Libérer un client d’un engagement financier, à un moment où celui-ci est le plus susceptible de magasiner, ce n'est pas la meilleure des idées.
Libérer un client d’un engagement financier, à un moment où celui-ci est le plus susceptible de magasiner, ce n'est pas la meilleure des idées. CJ Pugh, propriétaire PCT
Que fait PCT pour échapper à cette situation?
Chez PCT, notre abonnement dure 12 mois. Pour nous, ce n’était pas logique de l’offrir pour seulement 11 mois, même si plusieurs autres clubs le font. Il y a l'aspect monétaire, bien entendu, mais nous croyons aussi que le fait d’offrir un entrainement printanier à nos athlètes, alors que d’autres se contentent de fermer boutique pendant un mois, peut leur être utile. Pendant ce mois, les athlètes ont la chance de se pratiquer et de garder la forme pour être prêts au début de la prochaine saison.
Avez-vous des conseils pour les entreprises qui ne peuvent pas facturer pour 12 mois?
Des options s'offrent même aux entreprises qui ne peuvent pas changer radicalement leur modèle d’affaires. Elles peuvent offrir des séances à la carte, comme des cliniques de perfectionnement, des cours ou des leçons privées. C’est un risque supplémentaire jusqu’à ce qu'elles intensifient la pratique, mais de fortes promotions peuvent aider à les faire connaître auprès de vos clients. Pour combler davantage l’écart, elles pourraient commencer la période d’inscription en avril. Chez PCT, nous avons constaté que le fait d’offrir un incitatif (un rabais ou un accès hâtif aux cours) aux gens qui s’inscrivaient tôt fonctionnait très bien.
Utiliser le nom Moneyless May, ce n’est pas une bonne chose, selon moi. CJ Pugh, propriétaire PCT
D’autres conseils pour les gens affectés par le Moneyless May?
Utiliser le nom Moneyless May, ce n’est pas une bonne chose, selon moi. Le cheerleading est une industrie menée par la passion. Ce qui ne veut pas dire que nous pouvons négliger l’aspect commercial de nos activités. Avec de la créativité et le sens des affaires, le problème du Moneyless May peut être évité. Les propriétaires devraient prendre les choses en main et éviter de suivre les traditions de l’industrie ou les pratiques courantes. Établissez vos règles d’affaires en fonction des besoins de vos clients, de vos employés et de l’ensemble de l’entreprise.